Blandine-Darkmoon

I want to forget the world

Vendredi 10 juin 2011 à 10:11

                                                                                                     Pourquoi?                         

  J'attends sur mon lit. Je fixe mon ordinateur. Et c'est toujours la même chose, inévitablement. Les larmes viennent, se mettent à couler sur mes joues comme des lames de rasoir qui fendillent ma poitrine. Et j'ai mal, terriblement mal. Je me courbe en deux, comme lorsque je suis malade, mais ça ne m'apporte aucun soulagement. Pourtant, je la connais bien, cette sensation, mais elle me fout en l'air à chaque fois que je la ressens. Toutes ces larmes qui restent bloquées sous mes paupières pendant des jours et me tailladent le coeur ensuite, lorsqu'elles ruissellent sur mes joues. Pleurer soulage, me dit-on. C'est vrai, mais le temps de trois secondes pour ma part, pas plus. Cette douleur, au fond de moi, revient ensuite, lancinante. Pourquoi est-elle là ? Je ne sais pas, j'imagine qu'il y a une raison, il paraît qu'il y a toujours une raison lorsque l'on est malheureux. Mais moi, je ne sais pas. Cela fait des années que je suis amie avec elle, parvenant parfois presque à l'apprivoiser. Parfois, je commence à croire qu'elle fait partie de moi, qu'elle est moi, et que toutes ces crises de larmes ne sont juste qu'une façon comme une autre de m'exprimer, comme lorsque je sourie tout le temps, parce que ça me semble naturel, chez moi. Pourtant, chaque jour qui passe j'ai envie de hurler en voyant le monde, atterrée de constater que je suis la seule à avoir ce cris silencieux bloqué dans la poitrine et à être révoltée contre tout. Ce doit être ça, la malédiction de la différence. Une qualité contre un défaut qui vous met à terre, ce genre de truc. Alors, oui, je hurle chaque jour, et je taillade mon coeur avec mes larmes pour m'éviter de taillader autre chose, et penser que je vais encore parvenir à supporter tout ça encore, comme je le fais toujours, de toute façon.  Mes plaies à moi sont invisibles mais je ressens chaque jour la douleur du sang qui y suinte et l'infection que crée les autres qui tente, jours après jours, de polluer tout mon corps. Quelqu'un dont je ne me souviens plus le nom, a écrit quelque chose de très vrai, à ce sujet « la vie n'est pas juste, juste un peu plus que la mort, c'est tout ».
 

Vendredi 10 juin 2011 à 9:59

                                                        Ma nuit

Ça fait cinq minutes que je suis repliée sur le lit. Il y a longtemps que je n'avais pas ressenti cette douleur, là, au creux de l'estomac. Longtemps que je n'avais pas senti cette brûlure, au fond de ma gorge, qui remonte au grès de mon cri silencieux. J'ai peur. Je suis tétanisée. On s'est encore disputés pour des conneries. Et moi j'ai peur. Je suis incapable de te dire tous ces mots, comme quoi je peux juste crever sans toi, comme quoi j'ai envie de sentir ta peau, tes lèvres contre les miennes. Non. Au lieu de ça, je préfère rester prostrée dans mon coin, enfermée dans le noir pour pouvoir plonger dans ma nuit. Tu me dis que c'est trop facile, que je ne montre rien, que je ne dis rien et que tu dois tout deviner, toujours, que je ne suis pas seule mais qu'il faudrait que je m'en rende compte, pour une fois. Je ne réponds pas. Je ne veux pas te dire qu'on s'embrouille tout le temps pour des conneries, de toute façon, parce que je sais que ces conneries, pour toi, elles ont de l'importance. Je le sais mais j'y peux rien, je fais pas exprès, d'oublier. Mais ça, tu ne le conçois pas. Putain, redites moi encore que c'est important de dire la vérité... C'était tellement plus simple à l'époque où j'inventais des excuses pourries, ou je disais au monde entier ce qu'il voulait entendre. Mais là, cette fois-ci, j'ai décidé de dire la vérité, parce que tu le mérites. Et c'est ça qui nous tue lentement. La vérité. Alors je reste prostrée dans ma nuit et je m'imagine comment ça va être quand tu vas décider que tu ne peux plus, et que je vais rester seule dans le noir. Les pièces vont me paraître très grandes et très froides. Pourtant, c'est étrange, j'ai toujours cru que l'enfer était brûlant. Putain de légendes qui disent n'importe quoi. Ya pas besoin de croire en la religion pour croire en l'enfer. Il est sur terre. Dans ma nuit je vais hurler en silence, comme je le fais toujours. Je vais t'appeler parce que je sais que personne d'autre peut me comprendre mieux, même si tu comprends quand même pas, au final. Mais tu seras déjà dans les bras de cette autre. J'imagine tout ça et mon coeur se serre sous l'effet de la glace. Je commence à croire que je suis destinée à vivre seule. Je sais pas. L'histoire se répète en boucle, et c'est toujours la même. La fin en tout cas. Des sourires sur le visage de ces autres, mais cette main qui lâche toujours la mienne pour partir au loin. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Pourquoi les autres y arrivent-ils, eux ? Pourquoi pour moi, c'est pas possible ? Pourtant je ne veux qu'une chose : ne me laisses pas. Ne lâches pas ma main. J'aurais tout perdu sinon. Et je ne veux pas ça. Je t'en supplie, je ne veux pas que ma vie soit un échec. Je t'en supplie, éclaires un peu ma nuit, même si ce n'est qu'avec une toute petite bougie. Ne me laisses pas seule là, j'ai peur du noir, tu le sais bien ! S'il te plaît...
 

Mardi 7 juin 2011 à 9:40

                                                                                Vous me faites gerber...                                                                                Vous me faites gerber...
 
Vous me donnez envie de gerber avec toutes vos marques, sur le dos. Je vous croise tous les jours, dans la rue, et vous me faites marrer avec vos tee-shirts de marques à la con que vous avez payé une fortune pour qu'un PDG puisse aller dorer son petit corps au soleil des îles. Non, mais sérieux, vous vous êtes vu? On dirait de vrais petits panneaux publicitaires bien éduqués! Vous portez ce que l'on vous dit de porter. Pfff, aucune personnalité, juste des moutons. Vous passez dans la rue du genre "regardez moi, j'ai acheté le dernier Dolce. Whhhaaa je suis trop belle moi quoi!!". C'est un signe de reconnaissance pour vous, et c'est devenu la normalité. Remarque, cela ressemble à la société toute entière : de la consommation et des moutons. Saez a bien raison, et ça m'a fait un bien immense, lorsque j'ai entendu dans sa chanson "Gucci goûts de chiottes". Quand je pense qu'il passe sur Virgin, ça me fait marrer. Je ne pense pas que les gens écoutent vraiment les paroles des chansons qu'ils écoutent... Alors je vous voit vous pavaner dans la rue, me regardant d'un air méprisant parce que, moi, vos marques, je les méprise. Parce que moi, j'ai de la personnalité et mon propre style, parce que moi je refuse de rentrer dans ce système. Alors, oui, j'en ai souffert de tout ça, et surtout au lycée, comme beaucoup. Mais à présent, je m'en fous, et je vous emmerde. Et n'allez pas me dire qu'un tee-shirt Guess est beau alors qu'il est tout simple avec écrit "Guess" en sérigraphie dessus (et encore je fais un effort en orthographiant correctement cette marque à la con) parce que je ne vous croirais pas. Si vous saviez quel prix dérisoire a coûté, à l'origine, ce tee-shirt par rapport au prix que vous l'avez payé. Ça ne vous plaît peut-être pas, et je m'en contre-fiche, je ne parle pas aux gens de votre espèce, parce qu'il vous manque un cerveau, et qu'il y a assez de gens inutiles comme ça sur terre. Continuez donc à achetez toutes ces marques qui ne valent rien, continuez donc à vider vos comptes pour toute cette superficialité. Si c'est cela, pour vous, être "intégré" dans la société : porter des signes de reconnaissance en coton ou des lunettes de soleil hors de prix en plastique, et bien continuez donc dans votre connerie, je préfère me nourrir de ma différence. Je n'ai jamais aimé être à la mode, de toute manière, j'ai toujours hurlé silencieusement à l'idée d'imaginer risquer ressembler à tous ces clones de magasines. Ah oui, aussi : la prochaine fois que vous allez dans un magasin, pensez à vous acheter un cerveau. Cela vous permettra peut-être au moins d'arriver à comprendre vraiment le pourquoi du comment de mon article.

Dimanche 5 juin 2011 à 19:18

                                                                                           Les autres

J'ai toujours essayé de comprendre comment fonctionnent tous ces codes, toujours essayé de me mettre à la portée des autres. Chaque jour, j'écoutais ce que tu avais à me dire, j'écoutais tes histoires avec lui, avec ta mère, avec ces devoirs qui te gonflaient. Chaque jour je te disais que j'aimais ton sourire, que je te trouvais belle aussi, et je t'admirais bien plus que moi. J'ai essayé de construire cette relation chaque jours, pensant naïvement qu'elle pourrait durer toute la vie. Pourtant, c'est ce qu'ils faisaient tous, autour de moi. Et ça marchait. Alors, pourquoi pas pour moi? Je sais que je me suis toujours sentie en marge, mais j'ai toujours voulu ça aussi. Et puis, un jour comme les autres, alors que rien n'était différent, tu es partie. Tu m'as dit que tu changeais de lycée, et que je n'avais pas à me faire de soucis, on continuerait à se voir. Mensonges. Alors, je t'ai fait un sourire et je t'ai dit que oui, que bien sûr qu'on se verrait, que bien sur que je ne t'oublierais pas, que tu n'avais pas à t'en faire. Oui, toi, tu n'avais pas à t'en faire. Moi, par contre, un mois après, tu ne me donnais déjà plus de nouvelles, et la seule fois où je t'ai vue, tu m'as fait un sourire de circonstance pour me dire que tu étais contente de me voir, mais que tu n'avais pas le temps. Que tu avais promis à une amie de la rejoindre après, pour un devoir que vous aviez en commun. J'avais envie de te dire que moi aussi, j'étais ton amie, mais je savais que ça ne servait à rien. Nous n'avions aucun devoir en commun, plus aucun. Alors je suis partie et j'ai fait taire ce pincement, dans mon coeur. Je la connais bien cette sensation, trop bien même, mais je m'en fous, lorsque je la fais taire je ne la sens presque plus. Et puis, cela se passe toujours comme ça, toujours. Alors c'est devenu une habitude. La seule qui soit restée, après toutes ces années, elle a une petite bouille et des poils noirs. Mais, malheureusement, une chienne, ce n'est pas doué de la parole. J'aimerai tellement pourtant. C'est la seule qui ne m'a jamais dit tous ces mots qui blessent, la seule qui a toujours vu qui je suis et qui vient se blottir dans mes bras. La seule qui me manque vraiment aussi, lorsque je ne la vois pas pendant quelques jours. Les autres, je ne les comprends pas. j'en ai assez de tous ces codes, qu'il faut soi-disant respecter. Du jour où ils n'en ont plus rien à faire et décident que d'autres personnes sont plus marrantes. Alors oui, j'ai besoin de ça, des autres, malheureusement, même s'ils ne m'en reste que peu près de moi. Mais oui, j'ai aussi ma fierté qui dit à la plupart d'entre vous d'aller vous faire foutre. Parce que je n'y crois plus. Alors oui, je suis peut-être différente de tous ces gens, je suis plutôt timide et je ne saurais même pas décrire mon caractère mais, lorsque vous me connaissez, vous savez qui je suis, merde! Pourquoi le monde est-il hypocrite et indifférent? Je sais qu'écrire tout ça  ne servira pas à grand chose dans ma vie, que ça ne fera rien évoluer, et que ça ne me soulagera pas. Ce n'est pas ça que je cherche, juste m'exprimer. Parce que je sais que, pour le reste, c'est comme ça, et ça le restera. Mais allez vous faire voir bandes d'hypocrites. Et j'ai un voeux à faire : que l'on donne la parole aux chiens.

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