Blandine-Darkmoon

I want to forget the world

Dimanche 5 juin 2011 à 19:18

                                                                                           Les autres

J'ai toujours essayé de comprendre comment fonctionnent tous ces codes, toujours essayé de me mettre à la portée des autres. Chaque jour, j'écoutais ce que tu avais à me dire, j'écoutais tes histoires avec lui, avec ta mère, avec ces devoirs qui te gonflaient. Chaque jour je te disais que j'aimais ton sourire, que je te trouvais belle aussi, et je t'admirais bien plus que moi. J'ai essayé de construire cette relation chaque jours, pensant naïvement qu'elle pourrait durer toute la vie. Pourtant, c'est ce qu'ils faisaient tous, autour de moi. Et ça marchait. Alors, pourquoi pas pour moi? Je sais que je me suis toujours sentie en marge, mais j'ai toujours voulu ça aussi. Et puis, un jour comme les autres, alors que rien n'était différent, tu es partie. Tu m'as dit que tu changeais de lycée, et que je n'avais pas à me faire de soucis, on continuerait à se voir. Mensonges. Alors, je t'ai fait un sourire et je t'ai dit que oui, que bien sûr qu'on se verrait, que bien sur que je ne t'oublierais pas, que tu n'avais pas à t'en faire. Oui, toi, tu n'avais pas à t'en faire. Moi, par contre, un mois après, tu ne me donnais déjà plus de nouvelles, et la seule fois où je t'ai vue, tu m'as fait un sourire de circonstance pour me dire que tu étais contente de me voir, mais que tu n'avais pas le temps. Que tu avais promis à une amie de la rejoindre après, pour un devoir que vous aviez en commun. J'avais envie de te dire que moi aussi, j'étais ton amie, mais je savais que ça ne servait à rien. Nous n'avions aucun devoir en commun, plus aucun. Alors je suis partie et j'ai fait taire ce pincement, dans mon coeur. Je la connais bien cette sensation, trop bien même, mais je m'en fous, lorsque je la fais taire je ne la sens presque plus. Et puis, cela se passe toujours comme ça, toujours. Alors c'est devenu une habitude. La seule qui soit restée, après toutes ces années, elle a une petite bouille et des poils noirs. Mais, malheureusement, une chienne, ce n'est pas doué de la parole. J'aimerai tellement pourtant. C'est la seule qui ne m'a jamais dit tous ces mots qui blessent, la seule qui a toujours vu qui je suis et qui vient se blottir dans mes bras. La seule qui me manque vraiment aussi, lorsque je ne la vois pas pendant quelques jours. Les autres, je ne les comprends pas. j'en ai assez de tous ces codes, qu'il faut soi-disant respecter. Du jour où ils n'en ont plus rien à faire et décident que d'autres personnes sont plus marrantes. Alors oui, j'ai besoin de ça, des autres, malheureusement, même s'ils ne m'en reste que peu près de moi. Mais oui, j'ai aussi ma fierté qui dit à la plupart d'entre vous d'aller vous faire foutre. Parce que je n'y crois plus. Alors oui, je suis peut-être différente de tous ces gens, je suis plutôt timide et je ne saurais même pas décrire mon caractère mais, lorsque vous me connaissez, vous savez qui je suis, merde! Pourquoi le monde est-il hypocrite et indifférent? Je sais qu'écrire tout ça  ne servira pas à grand chose dans ma vie, que ça ne fera rien évoluer, et que ça ne me soulagera pas. Ce n'est pas ça que je cherche, juste m'exprimer. Parce que je sais que, pour le reste, c'est comme ça, et ça le restera. Mais allez vous faire voir bandes d'hypocrites. Et j'ai un voeux à faire : que l'on donne la parole aux chiens.

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